📡 ART CONTEMPORAIN ? [Modern Art]


« Ce sont les regardeurs qui font les tableaux. » (Marcel Duchamp)


01 - UN ART DISGRACIEUX

L’artiste affirme son indépendance face à la dictature du « beau ». L’art contemporain porte sens, produit de l’effet, sollicite nos émotions et notre intellect. La beauté se définit, alors, dans l’expérience vécue par le spectateur. L’Å“uvre en elle-même est positionnée qu’en second plan.

02 - UN ART EN ACTION

Le spectateur occupe une place centrale dans l’Å“uvre. Il la vit en étant ancré dans la réalité présente, au travers de dispositif (performance / installation) qui le conduit à la prise de conscience de son état d’observateur. Les véritables enjeux de l’art contemporain sont de donner à voir, à ressentir, à expérimenter par tous les moyens.

03 - UN ART HÉTÉROGÈNE

L’art contemporain use de supports multiples, parfois objets manufacturés ou encore matières naturelles. Tous les procédés sont permis afin de rendre la forme efficace. Les artistes s’engouffrent, également, dans les nouvelles technologies. De ces recherches naissent des collaborations interdisciplinaires, propres à notre ère.

04 - UN ART CONTESTATAIRE

L’artiste contemporain est un témoin de notre civilisation mondialisée, il se fait l’écho de problématiques plus larges et plus complexes. Il est le reflet des crises politiques, écologiques, et économiques qui secouent nos sociétés.

05 - UN ART LUDIQUE

L’esprit critique peut s’incarner dans la distraction. L’Å“uvre sollicite l’imaginaire du spectateur, son enfance et son innocence perdue. C’est l’éloge du sens par le jeu.

06 - UN ART CONCEPTUEL

L’art contemporain est essentiellement conceptuel, c’est-à-dire que c’est l’idée qui est prônée aux dépens de l’objet. L’Å“uvre est donc le point de départ d’une expérience esthétique et non de son achèvement. Cette expérience détourne notre regard de l’Å“uvre elle-même pour inviter à porter un regard différent sur le monde et la condition humaine.

07 - UN ART REFLET DU QUOTIDIEN

L’art, en sortant du cadre des institutions, esthétise les rituels de notre quotidien en les rendant visibles. Il permet la transcendance de l’énergie vitale, et à prendre conscience de notre vie.

08 - UN ART POPULAIRE

Plusieurs artistes contemporains s’inspirent des éléments empruntés à la culture populaire (publicité, BD, cinéma…) afin de toucher un plus large public ou/et de dénoncer la société de consommation. L’art contemporain se nourrit également des cultures d’autres pays afin de produire une lecture et une interprétation qui lui est propre.

09 - UN ART TOURNÉ VERS LA TECHNOLOGIE

Des domaines, autrefois étrangers aux arts plastiques, notamment la science, l’informatique, la sociologie, ou l’ethnologie, orientent et nourrissent maintenant la recherche et la réflexion artistiques et les mettent au diapason des évolutions récentes.

10 - UN ART SPÉCULATIF

Aujourd’hui, l’artiste se considère comme un chercheur, un penseur et un entrepreneur. Certains d’entre-deux s’entourent de professionnels dans certains domaines et dirigent la création artistique à la manière d’un chef d’entreprise. Ils s’insèrent dans la logique de production de notre époque et utilisent le marketing, parfois à outrance. Egalement, le marché de l’art influence de plus en plus la création dans le monde, depuis les années 80. Cela a pour conséquence de créer artificiellement une dichotomie entre la valeur esthétique d’une Å“uvre et sa valeur marchande.

 


L'art contemporain désigne l'ensemble des œuvres artistiques créées depuis 1945 et jusqu'à nos jours. Il succède à l'art moderne (1850 / 1945).

C’est un courant de l'ART NOUVEAU qui s'est épanoui en Autriche, particulièrement à Vienne. Il est moins végétal et plus « géométrique » que l'ART NOUVEAU de France ou de Belgique.
> GUSTAV KLIMT

1907 CUBISME

Premier mouvement à ne plus proposer une simple imitation du réel, le cubisme s'inspire des formes de l'ART PRIMITIF. Les artistes cubistes proposent de représenter les objets et les corps en les décomposant par formes géométriques simples, en multipliant les angles de vision du sujet représenté. Ils représentent peu de courbes. Il n'y a pas d'effet de perspective.
> PABLO PICASSO

1909 FUTURISME

Héritage direct des formes et de la pensée cubiste, le FUTURISME voit le jour en Italie et touche aussi bien la littérature, la peinture que la sculpture. Ce mouvement s'inspire de la société moderne, de l'industrie et du mouvement. Les œuvres futuristes prônent le progrès, la vitesse et l'avènement de la machine.
> UMBERTO BOCCIONI

C'est l'inverse de l'ART FIGURATIF où l'artiste cherche à imiter les formes de la réalité. L'abstraction désigne à la fois une opération qui consiste à isoler par la pensée une ou plusieurs représentations intellectuelles. Les premières œuvres abstraites sont issues de croyances spirituelles ou prennent comme motif la musique, deux sujets que ne peut représenter la figuration.
> VASSILY KANDINSKY

C’est un courant artistique rattaché principalement d’Europe du Nord, particulièrement en Allemagne, qui a touché beaucoup de domaines : peinture et cinéma surtout, mais aussi littérature, musique, théâtre... Les Å“uvres expressionnistes livrent une vision pessimiste et sombre du monde, on est à la veille du premier conflit mondial.
> EDVARD MUNCH

1913 ORPHISME

Il né d’une distinction de Guillaume Apollinaire entre le « CUBISME SCIENTIFIQUE » et le « CUBISME ORPHIQUE ». Il s'agit d'une simplification des formes, dont ne reste visible que les couleurs et la lumière, la finalité des Å“uvres de l'ORPHISME était ainsi de créer une sensation de mouvement dans la toile.
> ROBERT DELAUNAY

1915 READY-MADE / DADA

Inventé par Marcel Duchamp en 1915, ce mot lui a servi pour désigner les objets manufacturés qu’il expose en tant qu’objets d’art. Pour Duchamp, le READY-MADE met à l’épreuve le goût et les critères de jugement devant l’Å“uvre d’art. L’objet devient prétexte à une réflexion sur l’esthétique.
> MARCEL DUCHAMP

C’est un mouvement artistique qui est défini par André Breton comme quelque chose d'automatique qui servirait à exprimer le réel fonctionnement de la pensée. Ce mouvement croit à la toute-puissance du rêve et, d'après son nom, à ce qui est « au-dessus du réalisme ». C'est la fin du règne de la raison dans l'art.
> SALVADOR DALI

Considéré comme le premier courant artistique important aux Etats-Unis il interroge le geste et la couleur. Après la seconde guerre mondiale il se divise en deux écoles que sont :
ACTION PAINTING : Les artistes travaillent leur gestuelle et leur façon d'appliquer la peinture, en développant notamment la technique du dripping. Les relations entre le corps de l'artiste et sa toile s'intensifient.
> JACKSON POLLOCK


COLORFIELD PAINTING : c’est une peinture aux grands champs de couleurs relativement unis. Les aplats de couleurs vives abolissent la profondeur et toute figuration est exclue. Les effets de transparence et de flou confirment une distance avec la touche et les effets de la matière.
> BARNETT NEWMAN

1945 ART BRUT

Il désigne les œuvres d'art réalisées par des personnes étrangères aux circuits artistiques traditionnels. Il s'agit souvent de pensionnaires d'asiles psychiatriques, d'autodidactes isolés des personnes s'adonnant au spiritisme. L'expression a été inventée par l'artiste Jean Dubuffet en 1945. Elle désigne aussi l'art fait par des personnes n'ayant pas étudié les beaux-arts. Cela donne lieu à des productions à l'aspect souvent naïf, sombre et contenant un vocabulaire symbolique.
> JEAN DUBUFFET

1951 ABSTRACTION LYRIQUE / TACHISME

C’est une expression employée pour désigner, en opposition à l'abstraction géométrique, ou au constructivisme, une tendance à l'expression directe de l'émotion individuelle qui est rattachée à l'art informel développé à Paris après la Seconde Guerre mondiale. Les Å“uvres de l'ABSTRACTION LYRIQUE laissent voir la gestuelle qui a entraîné la naissance des formes, mais c'est une gestuelle moins spontanée que celle de l'ACTION PAINTING.
> HANS HARTUNG

C’est un courant artistique qui propose des Å“uvres contenant des parties en mouvement. Le mouvement peut être produit par le vent, le soleil, un moteur ou le spectateur. On peut voir les premières manifestations d'art cinétique dès les années 1910 dans le MOUVEMENT FUTURISTE et certaines Å“uvres de Marcel Duchamp. Plus tard, Alexander Calder invente le mobile, sculpture formée de fils et de pièces métalliques qui sont mises en mouvement par le déplacement de l'air ambiant. L'expression art cinétique est adoptée.
> BRIDGET RILEY

1955 POP ART

Ce mouvement artistique, né au Royaume-Uni, est constitué majoritairement de collages de publicité, de magazines, d'objets du quotidien... Le POP ART eut des précurseurs parmi certains courants d'avant-garde européens, comme DADA, ou chez certains artistes tels que Marcel Duchamp, mais est également issu de la tradition américaine du trompe-l'œil et de la représentation d'objets familiers en vogue au XIXe siècle. À cela, il convient d'ajouter que de nombreux représentants du POP ART avaient travaillé en tant que graphistes et designers pour des agences publicitaires et des magazines de mode. C'est aussi le mouvement qui franchit en premier les limites de la reproductibilité de l'œuvre d'art avec la technique de la sérigraphie notamment
> ROY LICHTENSTEIN

1960 FLUXUS

Mouvement international qui reprend en grande partie les pratiques subversives de DADA. Le but avoué de ce mouvement artistique était de supprimer toutes frontières entre l'art et la vie : tout est art. Les Å“uvres FLUXUS ne sont pas formelles, ni esthétisées, et ne sont pas même considérées comme des Å“uvres. L'accent est également mis sur la mise en scène du banal, du quotidien, de tout ce qui ne serait pas de l'art : on ne crée pas un « art beau » mais on met en Å“uvre un style de vie. En intégrant le public à la performance artistique, les artistes FLUXUS veulent supprimer l'idée d'un art qui se donne à voir et mettent plutôt en avant l'idée d'un art qui s'expérimente, se vit.
> GEORGE MACIUNAS

Arrivé des Etats-Unis, en réaction contre le POP ART et l'EXPRESSIONNISME, l'ART MINIMAL se construit autour d'une simplification extrême des formes. Les œuvres minimalistes présentent toutes un point commun, celui de mettre en valeur l'espace qu'elle habite. L'ART MINIMAL présente un aspect froid et noble avoué. Il est l'héritier du modernisme, et plus particulièrement du BAUHAUS.
> FRANCK STELLA

Art interactif, art génératif, réalité virtuelle… L’ART NUMÉRIQUE désigne un ensemble varié de catégories de création utilisant les spécificités du langage informatique. Il s’est développé comme genre artistique depuis le début des années 1960. Les deux principes initiaux de la démarche de la création numérique sont l’interactivité et la générativité. Des Å“uvres spécifiques tels le cinéma digital, la fiction interactive sont les facteurs concrets et perceptibles. Ce type de concept impliquent les spectateurs qui agissent, bougent, participent en même temps que le héros d’une fiction d’un film lors de sa projection en salle ou en home cinéma. Cette interactivité liée à la création numérique fait appel à l’intelligence artificielle et à l’intégration de la vie artificielle. Outil de création novateur, il permet aux acteurs professionnels humains d’explorer de nouveaux horizons car ils sont amenés à jouer davantage avec des acteurs et des objets ou des paysages virtuels issus de la création numérique.
> NICOLAS SCHÖFFER

On est contre la peinture de chevalet qui a fait son temps et on prône une esthétique d’appropriation directe du réel. Les artistes du NOUVEAU RÉALISME ne subliment pas le réel, il l'intègre tel qu'il est. C’est un mouvement en opposition avec le lyrisme de la PEINTURE ABSTRAITE de cette époque mais sans tomber dans le piège de la figuration, connotée (au choix) petite-bourgeoise ou stalinienne, et préconisent l'utilisation d'objets prélevés dans la réalité de leur temps. Ces conceptions s'incarnent notamment dans un art de l'assemblage et de l'accumulation d'éléments empruntés à la réalité quotidienne
> YVES KLEIN

1963 STREET ART

L'art urbain comprend toutes les réalisations artistiques issues de la rue, les œuvres prennent comme support l'environnement urbain et les espaces publics. L'appellation regroupe plusieurs techniques allant du pochoir au graffiti en passant par le Stickers. Le STREET ART est une forme d'art éphémère bien qu'aujourd'hui le qualificatif désigne un ensemble plus large de peintures et photographies qui permettent de perpétuer les réalisations. Les premières peintures éphémères sont réalisées à Paris par Gérard Zlotykamien, en 1963.
> BANKSY

1964 OP'ART

C’est l’abréviation de « Optical art ». En OP’ART on n’a recours qu’à des effets de contrastes colorés pour créer l’illusion du mouvement. Ceux sont des recherchent artistiques qui exploitent la faillibilité de l'Å“il à travers des illusions ou des jeux optiques.
> VICTOR VASARELY

Le contexte politique et social des années 60 voit la multiplication des images choquantes dans les médias comme dans les arts. Il s'agit d'un courant d'expression qui restreint initialement le champ de la nouvelle figuration en considérant comme narrative toute œuvre qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, et qui veut généralement redonner à la peinture une fonction politique et critique de la société de consommation. Les sources d'inspiration sont l'ensemble des images du quotidien. Les thèmes des œuvres sont rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours, ainsi qu'aux revendications sociales ou politiques.
> HERVÉ TÉLÉMAQUE

Il marque la rupture entre l'art moderne et l'art contemporain. Les qualités esthétiques sont délaissées au profit de l’idée, car les Å“uvres conceptuelles tendent à substituer l’idée ou le projet à leur réalisation. Une part importante de l’art conceptuel est théorique et l’expression en est venue à désigner une réflexion de l’art sur lui-même, une analyse du concept « art ». L'ART CONCEPTUEL est un mouvement de l'art contemporain apparu dans les années 1960 mais dont les origines remontent aux READY-MADE de Marcel Duchamp au début du XXe siècle. On peut distinguer deux courants de pensée : ceux pour qui les artistes ne doivent produire que des définitions de ce qu'est l'art, et ceux pour qui le concept plutôt que le rendu est déjà de l'art.
> JOSEPH KOSUTH

Ce mouvement s'inspire de la prise de vue photographique pour réaliser une peinture la plus réaliste possible. Ce réalisme obtenu par le seul moyen de la peinture est étonnant, il doit amener le public à s'interroger sur la notion de réalité et de représentation. L’HYPERRÉALISME peut être considéré comme une suite du POP ART, parce qu'il utilise comme lui des symboles populaires, où bien, comme une rupture d'avec l'abstraction, en faisant resurgir la figuration.
> AUDREY FLACK

1968 LAND ART

Avec les artistes du LAND ART, la nature n'est plus simplement représentée : c'est au cÅ“ur d'elle-même (in situ) que les créateurs travaillent. Ils veulent quitter les musées et les galeries avec leurs tickets d'entrée et heures d'ouverture afin de véritablement « sortir des sentiers battus ». L'Å“uvre doit être non plus une valeur marchande vouée à une élite mais une véritable expérience liée au monde réel. Les réalisations du LAND ART sont souvent des Å“uvres éphémères, de par leur emplacement et leur matériau, ainsi la photo et le film documentaire prennent le relais pour leur pérennisation. Elles s’inscrivent plus largement dans le mouvement ANTI-FORM ou SYSTEM ART.
> RICHARD LONG

1967 ARTE POVERA

Cette expression témoigne de la volonté d’ « appauvrir les signes en les réduisant à leurs archétypes ». En réaction à l’art « riche » de la société de consommation, dont l’ART POP. Ce refus de l'identification se manifeste par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des objets insignifiants. En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, l'ARTE POVERA prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, insaisissable. Les artistes de ce mouvement utilisent principalement des matières non transformées (terre, charbon, pierres, végétaux) ou rudimentaires (tissus, peluche).
> MARIO MERZ

Il ne s'agit pas d'un courant organisé mais d'une vision commune de la société. C’est un mouvement artistique qui, par opposition à l’abstraction hégémonique des années 1950, fait la transition entre la figuration prônée par le réalisme socialiste en France jusqu'en 1953 et une figuration dite « narrative » qui voit le jour en 1964. Leurs sources principales d'inspiration sont les nouveaux médias, du cinéma à la photographie en passant par la bande dessinée, les artistes interrogent le public sur leur rapport aux images de la réalité.
> JOHN CHRISTOFOUROU

1992 NEO POP

Le NEO POP est un mouvement artistique issu du pop art. Les artistes du NEO POP privilégient l’approche ludique, font référence à la culture populaire et n’hésitent pas à représenter des objets facilement reconnaissables et souvent banals. Sa caractéristique est de nier l’idée d’un art supérieur et élitiste. Ils privilégient les déformations de l'esprit et les multiples interprétations d'une même chose. Ils sont issus du pop art au sens où, pour eux, toute représentation est strictement humaine et donc populaire. Ils refusent l'idée d'un art supérieur aux autres, ainsi que l'élitisme dont il est victime. Ils prônent au contraire un art proche du peuple et de ses acheteurs.
> JEFF KOONS

2000 BIO ART

Le BIO ART est une nouvelle direction de l'art contemporain qui manipule les processus de vie. Le BIO ART utilise invariablement une ou plusieurs des approches suivantes: amener de la biomatière à des formes inertes ou à des comportements spécifiques ; utiliser de façon inhabituelle ou subversive des outils et des processus biotechnologiques ; inventer ou transformer des organismes vivants avec ou sans intégration sociale ou environnementale.
> EDUARDO KAC